Votre première réaction c’est de penser que l’auteur de ces lignes en a pris un sacré coup de soleil !
Eh bien, non ! Voici la réponse de notre conseiller technique GEMINI
Notre question : les oléiculteurs parlent de « coups de soleil » sur les oliviers, quelle explication ?
Absolument ! Les oléiculteurs utilisent l’expression « coups de soleil » pour décrire des dommages bien réels causés par une exposition excessive et/ou rapide au rayonnement solaire, souvent combinée à de fortes chaleurs et/ou une sécheresse. C’est un peu la même idée que notre propre coup de soleil, mais sur l’arbre.

Voici l’explication :
- Sur l’écorce et le tronc (surtout des jeunes arbres) :
- L’écorce, particulièrement du côté le plus exposé au sud-ouest, chauffe énormément.
- Ceci cause la mort des cellules, le brunissement et le dessèchement des tissus.
- L’écorce se fend et se décolle , exposant le bois. Cette « blessure » devient une porte d’entrée pour les insectes et les maladies opportunistes, pouvant affaiblir l’arbre, voire entraîner sa mort. On appelle aussi ça une échaudure.
- Sur les feuilles et les olives :
- Les feuilles peuvent présenter des tissus bruns et desséchés, réduisant la capacité de l’arbre à faire la photosynthèse.
- Les olives elles-mêmes peuvent être affectées, surtout si elles sont petites et exposées à un fort ensoleillement avec des températures au-dessus de 33−34∘C. La température à la surface du fruit peut dépasser 40∘C, entraînant une nécrose (mort) des tissus exposés, une perte de turgescence (elles se rident), et une accélération de la sénescence.
Pour se protéger, les agriculteurs peuvent utiliser des techniques comme l’application de chaux agricole ou de poudres de roche (kaolin, bentonite) sur le feuillage et le tronc. Ces produits agissent comme des « écrans solaires » en réfléchissant une partie du rayonnement pour abaisser la température de l’arbre.
Pour protéger leurs oliviers contre ces redoutables « coups de soleil » et le stress hydrique et thermique qui les accompagne, les oléiculteurs ont recours à plusieurs techniques, certaines ancestrales et d’autres plus modernes.
☀️ Les crèmes solaires pour oliviers
Le principe est de rendre la surface de l’arbre plus réfléchissante :
- Le Chaulage du tronc (Blanc arboricole) : C’est la méthode traditionnelle, qui consiste à peindre le tronc en blanc avec du lait de chaux (ou blanc arboricole).
- L’explication : La couleur blanche a un fort effet d’albédo, c’est-à-dire qu’elle réfléchit une grande partie des rayons du soleil. Cela permet d’abaisser significativement la température de l’écorce, prévenant les fissures dues aux brusques variations de température (chaud le jour, froid la nuit) et l’échaudure.
- La Pulvérisation de Kaolin (Argile blanche) : C’est une technique de plus en plus utilisée, même en agriculture biologique. On applique une fine pellicule d’argile blanche (kaolinite calcinée) sur l’ensemble de la canopée (feuilles et fruits).
- L’explication : Le film blanc d’argile reflète les rayons UV et infrarouges. Cela réduit la température des feuilles et des fruits, minimise la transpiration excessive de la plante (stress hydrique), et prévient les brûlures sur les olives. Bonus : cette barrière minérale agit aussi comme un répulsif ou une barrière contre certains insectes, comme la redoutable mouche de l’olive.
💧 Gestion de l’eau et de l’environnement
Protéger l’arbre contre la chaleur est aussi une question d’eau :
- L’Irrigation Adéquate : Maintenir une humidité suffisante dans le sol est crucial. Un arbre bien hydraté gère beaucoup mieux les fortes chaleurs. Les techniques d’irrigation au goutte-à-goutte sont souvent privilégiées.
- Le Paillage (Mulch) : Couvrir le sol au pied de l’olivier avec des matières organiques (paille, écorces de pin) ou minérales aide à conserver l’humidité du sol et à maintenir les racines au frais, réduisant le stress thermique général de l’arbre.
- La Taille et la Densité : Une bonne gestion de la canopée permet de créer un ombrage naturel pour les fruits et de favoriser la circulation de l’air, réduisant la stagnation de la chaleur.
En somme, il s’agit de s’assurer que l’olivier n’a pas à faire face seul au soleil méditerranéen en pleine canicule !
PS : GUY, notre expert en taille des oliviers apporte quelques modifications subtiles qui s’expliquent par les conseils précédents, lorsqu’une taille agressive a été effectuée sur un olivier, il apparaît en réaction dans les mois qui suivent de nombreux bourgeons sur le tronc et les charpentières, ces bourgeons génèrent des petites branches secondaires, l’application stricte et trop précoce de la règle RMC (ce qui Rentre, ce qui Monte, ce qui Croise) peut être préjudiciable à l’olivier et nous avons remarqué que Guy respecte ces repousses défensives en se contentant de couper l’extrémité qui s’allonge et en préservant le « parasol » !
Il sera toujours temps l’année suivante d’appliquer la RMC lorsque le feuillage aura repris du volume.

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