Ouaip ! un jeu de mot incompréhensible pour les jeunes qui n’ont pas connu le papier carbone … avant la photocopieuse et le scanner …
Cet article publié ce matin par Jean Marc JANCOVICI apporte de l’eau … à nos plantations d’oliviers.
Si vous ne connaissez pas JMJ investissez dans la BD le monde sans fin …

Article de JMJ
Il n’y a pas que les athlètes des JO parisiens qui ont trop chaud : les arbres aussi. En 2023, ils ont même eu tellement chaud que le puits de carbone terrestre a été divisé par quatre, comme le relate un article du Monde (https://lnkd.in/e4RweA5d ) qui relaie un papier scientifique disponible là : https://lnkd.in/eTx5HHgi
Reprenons du début : le CO2 que nous rajoutons chaque année dans l’atmosphère est une molécule chimiquement inerte. Il ne peut s’évacuer de l’atmosphère que de deux manières :
– en se dissolvant dans l’océan
– en passant dans la biomasse via la photosynthèse.
En 2023, les émissions planétaires de CO2 fossile ont été très légèrement supérieures à celles de 2022. Mais la concentration atmosphérique de CO2 a augmenté bien plus vite qu’en 2022. Conclusion : les puits se sont affaiblis.
Le puits océanique, évalué avec des modèles « entrainés » sur la base des observations des années précédentes, ne montre pas de baisse forte. Ce sont donc les puits terrestres qui ont très fortement diminué.
Quand il fait trop chaud, les phénomènes suivants se renforcent :
– le stress thermique ou hydrique des arbres, qui conduit à une moindre photosynthèse, voire à la mort ; ce phénomène a été particulièrement marqué en Amazonie en 2023
– l’attaque par des ravageurs, qui ciblent préférentiellement des arbres déjà affaiblis, et qui conduit aussi à une mortalité accrue (par exemple en France avec les scolytes)
– les incendies, et en 2023 ils ont été particulièrement intenses au Canada (où la superficie qui a brûlé a représenté le tiers de la France), ainsi qu’en Russie (et il y en a eu ailleurs « comme d’habitude »)
Cette mauvaise nouvelle n’est malheureusement qu’une demi-surprise : cela fait longtemps que nous savons que le changement climatique va faire dépérir des écosystèmes existants, et donc affaiblir la pompe à carbone terrestre.
La seule question était plus le quand que le pourquoi, car les modèles utilisés peuvent caractériser des tendances de manière fiable, mais il leur est plus difficile de prévoir les franchissements de seuil.
Pour que la situation ne s’aggrave pas considérablement, la première des choses à faire est évidemment de baisser les émissions le plus vite possible. Là où les forêts sont gérées, il est aussi possible de « limiter la casse » en replantant des espèces qui seront mieux adaptées aux conditions à venir, même si cela doit faire baisser la productivité de la sylviculture : il vaut mieux des arbres qui poussent moins vite mais survivent que des arbres qui poussent théoriquement plus vite sauf qu’ils meurent !
Un des drames de l’affaire est que les arbres pèsent très peu sur le plan économique alors qu’ils couvrent un quart des terres émergées : peut-être que s’il n’y avait pas un tel décalage entre importance biologique et géographique et importance économique on se préoccuperait plus de la situation.Activez pour voir l’image en plus grand.

Laisser un commentaire